Fin de partie s. beckett
LA de la didascalie initiale
I Place des didascalies dans la pièce
Occupent 30 % du texte – indications de mise en scène et texte à part entière :
Beckett considère que les didascalies doivent être respectées par le metteur en scène ; s’est souvent chargé lui-même de la mise en scène de ses pièces (Irène Lindon, fille de Jérôme Lindon ancien directeur des Editions de Minuit, chargée de veiller au respect du texte, qu’il s’agisse des didascalies comme des paroles des personnages).
Les didascalies intègrent les éléments spécifiques au théâtre (décor, gestes, mouvement, attitudes, voix, lumières, accessoires) qui sont constitutifs de l’écriture théâtrale au même titre que les mots. Refus du théâtre occidental défini comme « théâtre de la parole » (Artaud)
Constituent un espace textuel qui devient de plus en plus dense : de courts paragraphes, séparés par des blancs typographiques, présentent décor et personnages ; puis une masse de texte décrit les mouvements de Clov.
Point de vue de la représentation : une longue attente, silence => le spectateur est pris à partie, entre frustration et curiosité.
II Les personnages
Clov
Un personnage de théâtre et non une personne : « contemple la scène, se tourne vers la salle. », « Regard fixe, voix blanche » => inexpressif comme un acteur qui n’a pas complètement endossé son rôle. (A voir : autres références au théâtre dans la pièce – cf En attendant Godot : Vladimir: « Nous sommes sur un plateau. Aucun doute, nous sommes servis sur un plateau. » (125). Voir Fin de partie p. 77-78 « A quoi est-ce que je sers ? – A me donner la réplique. »
C’est la représentation, le rapport scène/salle, qui fait exister le personnage. Cf la crise du personnage dans le nouveau roman (Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute) et dans le théâtre moderne.
Un personnage « clownesque » : « Teint très rouge », « Démarche raide et vacillante ».
NB : clown = personnage de bouffon dans le