Guernica picasso
Anniversaire . Une approche sensible de l’histoire sur le bombardement de la ville basque.
Sous les ailes libératrices de la colombe de Picasso, l’enfance face à la guerre. Il n’est point trop de livres, et tout particulièrement de livres-albums s’adressant aux plus jeunes, pour allumer les pétards de l’esprit au cul des représentations fascinantes de la violence guerrière dont les divers médias se font les vecteurs.
Il y eut l’an passé une fable farce piochée dans les réserves de Gianni Rodari, sorte de démolition par l’absurde où les cloches fondues pour fabriquer les canons déjouent les stratégies belliqueuses de généraux aussi stupides que dangereux :
la Guerre des cloches (1). Dans la narration finaude de Rodari, Pef saute à pieds joints et par la virulence d’un trait caricatural, dévoile les faces repoussantes du militarisme et de ses désastres.
Dans un autre registre, l’album l’Ennemi a marqué ce tout début d’année. À la profusion baroque de Pef répond ici le minimalisme du regard faussement naïf de Serge Bloch. Dans le vide de la page comme champ de bataille, une petite silhouette au profil fragile, interrogatif, éperdu, isolée de tous dans un paysage inexistant. Un petit soldat qui soliloque, qui s’interroge sur les images terrifiantes de l’ennemi que lui assène son manuel et qui veut y aller voir de près, tandis que celui d’en face se livre au même exercice. Échange de trous, échange de réflexions, échanges de messages de paix d’un trou à l’autre. La fable subtile, aux mots justes, de David Cali balise le cheminement pacifiste sous l’égide d’Amnesty International et de l’Historial de la Grande Guerre (2).
Et voici que paraît, à la veille de la date anniversaire du 26 avril, l’album événement qu’il fallait, qu’on souhaitait implicitement. Il y a soixante-dix ans, Guernica. Le crime contre l’humanité et le cri contre la barbarie guerrière de l’artiste au génie éclaboussant le siècle. Au-delà de la