Hapitre 5. la socialisation et la recherche de l’entre-soi

1519 mots 7 pages
Texte intégral

1L’enfermement résidentiel s’appuie fréquemment sur le sentiment de pouvoir vivre entre personnes de même qualité, partageant un ensemble de goûts communs, disposant des mêmes droits et soumis aux mêmes devoirs. Si la référence au club est si présente à l’esprit de nombre d’habitants de développements résidentiels fermés, c’est sans doute que le mot lui-même implique un sentiment d’appartenance à un lieu et à un groupe de partenaires, une vision partagée de la vie ensemble, des limites claires à une intimité choisie, limites permettant de construire et préserver l’entre-soi. Il s’agit d’abord de se définir pour soi, dans un territoire et un espace social donné, mais également de se définir vis-à-vis des autres, d’être identifiés par ces derniers, de construire une distinction intérieur/extérieur d’autant mieux lue qu’elle sera traduite par des signes manifestes de fermeture, même si ces signes n’apparaissent pas indispensables.

2Le besoin d’enfermement au sein d’un collectif constitue plutôt une nouveauté. Jusqu’aux décennies 1970-1980, en effet, la recherche de l’entre-soi passait principalement par des processus d’agrégation lâches, la formation de réseaux d’interconnaissance, certes constitutifs d’écarts, voire d’isolats, souvent aisément identifiables dans le paysage de la ville, sans que de véritables barrières, discrètes ou monumentales, viennent se dresser. Il suffisait, comme le rappellent M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot (2003), que fonctionne la violence symbolique pour que s’établisse une frontière difficilement franchissable et que l’intrus ait le sentiment d’être autre. La manière dont l’autoenfermement résidentiel s’est rapidement déployé au cours des deux dernières décennies du xxe siècle, en particulier à travers le continent américain, dans des grandes métropoles mais également dans des villes moyennes, n’est pas s’en questionner. Faut-il y voir à l’œuvre la rupture avec des modèles d’intégration à la ville, quoiqu’hétérogène et

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