Histoire de la contrefaçon d'art
Au Moyen Age, les faux sont principalement des reliques religieuses, l’artiste n’a pas encore d’identité, il ne signe pas ses tableaux, il y a donc peu de faux en peinture ou en sculpture. L’art est principalement religieux et a des fonctions théologiques ou liturgiques. Chaque nation a sa propre identité artistique comme par exemple, l’art roman en Italie, France, Allemagne ou encore Portugal, l’art byzantin dans l’empire Byzantin etc. A la Renaissance, apparaissent des faux dans les arts graphiques comme par exemple des fausses gravures de Dürer exécutées par Marcantonio Raimondi. C’est l’époque où commence à apparaître une conscience de la propriété artistique, l’artiste signe ses toiles, on lui passe commande selon sa renommée. Léonard de Vinci a dit « Nul ne doit imiter la manière d’un autre, parce qu’il ne serait que le neveu et non le fils de la nature quant à l’art ». Les plus grands artistes ont des ateliers avec de nombreux apprentis allant parfois jusqu'à mille comme pour Raphael. Ainsi, l’attribution de l’œuvre au maître est difficile comme par exemple pour « La vierge aux Rochers » de Léonard de Vinci dont il existe quatre exemplaires différents. Le premier et le deuxième tableau se trouvent respectivement à Paris au Louvre et à Londres à la National Gallery et furent exécutés en grande partie par la main du maître. La troisième toile, faisant partie d’une collection privée en Suisse et a été exécutée majoritairement par des élèves du maître ; enfin la quatrième toile qui est exposée au National Museum of Art de Copenhague est attribuée à un artiste inconnu du nord de l’Europe. Cet exemple est loin d’être isolé. Lucas Cranach a fait peindre un millier de portraits de Martin Luther par ses apprentis qui les a alors vendus en tant qu’originaux.