Histoire du 20ème siècle
Pour commencer, Eric Maigret prend pour exemple une étude réalisée par Michel Souchon. Elle consiste à demander à un groupe d’étudiants de compléter sur une petite feuille de papier une phrase commençant par « la Télévision rend les gens… ». A la dépouille de l’urne, on constatait que ce sont quasiment les même adjectifs peu flatteurs qui revenaient (« passifs », « violents », « esclaves », « lobotomisés », « débiles »…). En effet, les notes positives telles « heureux », « sociables »… se faisaient plus rare. A la suite, Maigret a reproduit cette expérience en remplaçant « télévision » par « informatique». Cependant, les résultats étaient inversés : les adjectifs « ouverts », « intelligents »… prédominaient sur les accusations de passivité et d’asociabilité. Maigret fit alors l’observation suivante : malgré les résultats négatifs concernant la télévision et la tendance inversée pour l’informatique, les étudiants continuent tout de même « de fréquenter le premier média cité tout en ne se sentant pas personnellement concernés par les effets néfastes qu’ils décrivent ». De surcroît, ils le fréquentent même plus qu’internet.
Maigret constate alors que l’étude des médias et de leurs publics se heurte à de nombreux obstacles car chacun se permet exprimer avec certitude des opinions qui ne reposent que « sur des jugements de valeur sans relever d’un quelconque processus d’analyse scientifique : nous nous estimons souvent aptes à décider du statut entier de la communication dans nos sociétés ». « Or que savons-nous de la réalité des médias dans la vie des individus et dans le fonctionnement de la société ? »
II- L’illégitimité culturelle, politique et économique des grands médias
Tous ces jugements négatifs s’expliquent par le discrédit historique qui a frappé les médias de masse (notamment la télévision). Alors même que nous les côtoyons sans cesse nous les dévalorisons. « Depuis leur avènement, leur vulgarité et leur