Mise en perspective: Des aménagements à toutes les échelles
Les enjeux de la LGV Sud-Est Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la ligne TGV Provence-Alpes- Côte d'Azur n'a pas seulement pour objet de relier plus rapidement Paris à Nice. Ses enjeux sont bien plus larges. Structurer l'arc méditerranéen, cet axe européen majeur qui court de l'Espagne à l'Italie en longeant la façade méditerranéenne française. Libérer la ligne existante pour y faire circuler plus de TER et de marchandises. Intégrer toute la région Provence-Alpes-Côte d'Azur au réseau européen de la grande vitesse - les Alpes-Maritimes et le Var sont à plus de huit heures de toutes les capitales européennes, excepté Paris...Selon ses promoteurs, cette nouvelle infrastructure est d'autant plus indispensable que les déplacements, dans la région, sont proches de l'explosion. Plus vite, plus moderne, plus écolo: a priori, le beau train bleu devrait faire l'unanimité. C'est pourtant loin d'être le cas. Ce TGV-là ne se heurte pas simplement à l'opposition de tous ceux qui craignent de le voir passer trop près de chez eux. Une biodiversité remarquable, des reliefs omniprésents, des ressources en eau fragiles, de riches terres agricoles, sans oublier des châteaux, des abbayes et des paysages peints par Cézanne... "90% du territoire présente des enjeux environnementaux forts", résume Réseau Ferré de France, maître d'ouvrage de la ligne nouvelle. En la circonstance, la Provence est victime de son atout principal: son charme unique. Un particularisme qui se traduit de manière sonnante et trébuchante: de tous les projets de lignes de TGV, celui-ci est, de loin, le plus cher au kilomètre. De leur côté, les partisans du TGV ont engagé un vigoureux débat pour déterminer le meilleur tracé: si le tracé du nord le plus direct pour aller à Nice n’est plus de mise, grâce à l’action des élus et des associations, le détour par Marseille et Toulon, plus réaliste politiquement, est aussi le plus cher et son tracé