Initiation au valeur
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INTRODUCTION :
L’Afrique, continent oublié. Une formule choc, reprise à l’envi pour illustrer les drames qui se nouent sur le continent. Une formule cependant facile qui masque le soutien indéfectible dont bénéficient nombre de dictateurs africains.
Depuis les années soixante, la France confisque l’indépendance de nombre de ses anciennes colonies africaines en y maintenant un système d’exploitation clientéliste et néocolonial. La Françafrique, décrite dans de nombreux ouvrages par François-Xavier Verschave, repose, en effet, en grande partie sur le soutien politique, économique et militaire à des régimes choisis, parfois même qualifiés d’« amis ». On se souvient de la déclaration de Jacques Chirac, en février dernier, présentant le défunt dictateur togolais Eyadéma comme « un ami personnel et un ami de la France ». Cette phrase, qui a suscité une vive polémique, montre combien le Togo peut être considéré comme un cas d’école en matière de dérives « françafricaines ». Dénoncer l’abomination :
C’est d’ailleurs la mascarade électorale togolaise de 2003 (qui annonçait déjà celle d’avril 2005) et son indigne cautionnement par la diplomatie française qui avait, en grande partie, convaincu Survie de s’engager dans une large campagne de mobilisation contre le soutien affiché par les plus hautes sphères de l’Etat français à l’égard de certains despotes africains. Citons le Togo du clan Eyadéma, le Tchad d’Idriss Déby, le Congo de Sassou N’Guesso, sans oublier le Gabon d’Omar Bongo, le Cameroun de Paul Biya, la Mauritanie, Djibouti, etc. Lancée en mai 2004, la campagne « Les dictateurs amis de la France ?! » part du constat que certains dictateurs africains ne tiennent que grâce au soutien de la France, que ces dictatures ne sont pas démocratisables et qu’il est du devoir des citoyens français, sans pour autant faire