Juste la fin du monde jean-luc lagarce jean-luc lagarce
lentement, calmement, d’une manière posée – et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux, tout précisément, n’ai-je pas toujours été un homme posé ?, pour annoncer, dire, seulement dire, ma mort prochaine et irrémédiable, l’annoncer moi-même, en être l’unique messager,et paraître– peut-être ce que j’ai toujours voulu, voulu et décidé, en toutes circonstances et depuis le plus loin que j’ose me souvenir – et paraître pouvoir là encore décider, me donner et donner aux autres, et à eux, tout précisément, toi, vous, elle, ceux-là encore que je ne connais pas (troptard et tant pis),me donner et donner aux autres une dernière fois l’illusion d’être responsable de moi-même et d’être, jusqu’à cette extrémité, mon propre maître.« TU ES LA »Tu es là, tu m’accables, on ne peut plus dire ça,tu m’accables, tu nous accables,je te vois, j’ai encore plus peur pour toi que lorsque j’étaisenfant,et je me dis que je ne peux rien reprocher à ma propre existence,qu’elle est paisible et