La Bécasse
En premier lieu, on fait la connaissance du vieux baron des Ravots par qui tout commence. En effet, il s’agit d’un homme qui a été le meilleur chasseur de sa province durant quarante ans mais qui ne pouvait plus s’adonner à sa passion depuis cinq ou six ans étant donné que ses jambes ont été atteintes de paralysie.
Toutefois, il n’abandonna pas totalement son activité favorite car il s’exerçait encore au tir en visant les pigeons à partir de la fenêtre de son salon ou encore du haut de son perron.
Cela n’était pas comparable à ses parties de chasse d’autrefois, bien évidemment, mais il devait s’en contenter, ignorant d’ailleurs qu’à chaque fois, un de ses valets se trouvait une cachette bien sûre afin de pouvoir lâcher successivement les pigeons à intervalles inégaux pour ne pas éveiller les soupçons de son maître.
Alors qu’il ne pouvait plus partir à la chasse, il avait toujours conservé les rituels y afférant, qu’il avait observés auparavant. C’est ainsi qu’il invitait toujours ses amis à l’automne. Après les parties, dont il en exigeait des comptes-rendus, se déroulaient les dîners au cours desquels, quand la saison le permettait, le baron et ses amis avaient l’habitude de manger chacun une bécasse. Néanmoins, on mettait toujours de côté les têtes qui étaient réservées au « conte de la Bécasse », une coutume de la maison.
Il s’agissait alors de laisser le hasard décider quant à celui qui allait se régaler de toutes ces têtes tandis que les autres trinquaient à sa santé. En contrepartie, celui-ci devait conter une histoire aux autres, une fois son festin terminé, d’où les nouvelles qui composent ce recueil.
Dans « Ce cochon de Morin », le narrateur fait part de l’histoire d’un propriétaire d’un
grand