La connaissance du vivant
Introduction : une science du vivant ?
A la différence des mots « physique » ou « mathématique », très tôt employés pour désigner des régions clairement définies de la connaissance, le terme « biologie », littéralement « science du vivant », ne date que du début du XIXème siècle. Attention, cela ne signifie pas que l’étude des êtres vivants n’a commencé depuis 200 ans (Aristote s’y était déjà intéressé) ; cela signifie simplement que ce n’est que vers cette époque que se constitue une science du vivant.
Remarque : Un domaine du savoir ne devient une science à part entière qu’à deux conditions au moins :
- son objet doit être clairement défini et cerné ; - il faut disposer de méthodes rigoureusement adaptées à l’investigation de cet objet.
On remarque qu’il y a une difficulté à donner une analyse objective et scientifique de la vie, et donc difficulté de faire de la science du vivant une science. Michel Foucault : « Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle […], la vie n’existe pas, mais définit les êtres vivants » que l’on sait observer, classer, mais dont la spécificité interne échappe encore aux savants. La vie n’existe pas comme objet d’une investigation complètement scientifique.
Vers le XIXème se constitue la « science du vivant » : on est à même d’expliquer et d’analyser l’ensemble des propriétés qui rendent compte de la différence entre le vivant et le non-vivant, entre l’animé et l’inerte.
Trois grandes découvertes fondent alors au XIXème siècle la biologie comme science :
La théorie cellulaire établit l’existence d’un constituant commun à tous les êtres vivants et permet la connaissance de plus en plus approfondie de sa structure ;
La génétique : Mendel met en évidence les lois qui règlent la reproduction et la transmission héréditaires ;
Les théories de l’évolution, d’abord avec Lamarck au début du siècle, puis surtout avec Darwin. Tous deux essayent de comprendre l’histoire des espèces et ruinent définitivement l’idée