La connaissance scientifique
Vouloir connaître les secrets de la nature, c'est outrager Dieu. C'est dérober le feu des dieux comme Prométhée. En effet, celui qui croit pouvoir percer le mystère de la création par ses propres lumières tente en fait de s'approprier un savoir qui n'appartient qu'au créateur. Il se rebelle contre la toute-puissance divine. Le désir d'une connaissance interdite est la cause de la Chute: c'est pour avoir voulu goûter aux fruits de l'arbre de la connaissance qu'Adam et Eve ont été chassés du Paradis.
La science rend athée
La connaissance scientifique aboutit nécessairement à l'athéisme. Celui qui ne se satisfait plus de la Bible pour expliquer la création est amené à rejeter la religion et à préférer les explications rationnelles aux explications irrationnelles. Force est d'ailleurs de le constater: depuis la Renaissance, à mesure que la science progresse, les gens croient moins. On pourra se référer ici aux analyses de Freud ou de Marx.
Pour Freud, par exemple, la religion n‘est pas la compensation illusoire de la misère économique et sociale, mais de la misère psychologique. Dans « L'avenir d'une illusion », Freud montre que les exigences répressives de la « civilisation » entrent en conflit avec les instincts, les désirs sexuels et agressifs qui caractérisent la « constitution animale » de l'homme. Le « secret » de la force des « illusions religieuses » tient précisément à la force de ces désirs frustrés. La religion a une fonction consolante parce qu'elle offre la perspective d'un au-delà dans lequel le désir trouvera sa satisfaction. Mais elle répond aussi au besoin de protection et d'amour de l'homme par l'image d'une Providence bienveillante sous la forme de Dieu le Père : « Nous le savons déjà : l'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé –protégé en étant aimé- besoin auquel le père a satisfait : la reconnaissance du fait que l'homme s'est cramponné à un père, à un père