La consciance
Commentaire philosophique d’un extrait de Définitions d’Alain, sur la conscience.
Texte étudié
« La conscience est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger. Ce mouvement intérieur est dans toute pensée ; car celui qui ne dit pas finalement : "Que dois-je penser?" ne peut être dit penser. La conscience est toujours implicitement morale ; et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense, et à ajourner le jugement intérieur. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question d'eux-mêmes à eux-mêmes. Ce qui n'exclut pas les opinions sur les opinions et tous les savoir-faire, auxquels il manque la réflexion, c'est-à-dire le recul en soi-même qui permet de se connaître et de se juger; et cela est proprement la conscience. Rousseau disait bien que la conscience ne se trompe jamais, pourvu qu'on l'interroge. Exemple: ai-je été lâche en telle circonstance? Je le saurai si je veux y regarder. Ai-je été juste en tel arrangement? Je n'ai qu'à m'interroger; mais j'aime mieux m'en rapporter à d'autres. »
(Alain, Définitions)
Introduction
La conscience semble caractériser l'homme et en faire un sujet capable de se connaître et d’agir en pleine conscience de ses actes. D'où vient alors que parfois nous refusons de nous reconnaître dans ce que nous faisons et déclarons ne pas en être responsables ?
Pour Alain, l'inconscient ne peut servir d'excuse ni de prétexte pour une quelconque déresponsabilisation. Il nous faut, en effet, admettre que la conscience est toujours capable de dédoublement et que nous pouvons toujours juger clairement de nos actes et donc être moraux.
Le texte progresse en partant de la définition de la conscience comme retour sur soi (lignes 1 a 4) pour en déduire, d'une part, le rapport qui existe entre conscience et morale et, d' autre part, la nécessité d'une critique de