La critique du pouvoir -- la fontaine
1) La fable, un moyen détourné d’exposer ses idées
L'apologue peut être défini comme un «court récit exposé sous une forme allégorique, et qui renferme un enseignement, une leçon de morale pratique» (Grand Robert de la Langue française).
Il se présente sous une forme allégorique, imagée, et comporte à l'origine une moralité explicite, qui va disparaître au fur et à mesure, laissant place à une moralité implicite.
Il donne la possibilité d’exprimer des idées souvent complexes sous une forme d’une extrême simplicité et d’une extrême concision ; de faciliter l’accès, et d’éviter l’ennui, ainsi que de toucher un vaste public ainsi que d’incarner des idées politiques, des attitudes morales ou des choix philosophiques dans des personnages (sympathiques ou antipathiques) et des situations qui marquent le lecteur.
L’apologue conduit souvent à un aspect critique, une satire des mœurs, en tentant de faire passez son enseignement par la dénonciation d’un vice ou des imperfections d’une société. Ainsi, certaines fables de La Fontaine comme "Le Loup et l'Agneau", "Les Animaux malades de la peste" dénoncent implicitement dans leur morale les injustices de l'époque.
Les écrivains des Lumières ont fréquemment eu recours à l'apologue dans un but de critique du pouvoir et des institutions. La fiction permet en effet de contourner plus facilement la censure en offrant un premier niveau de lecture tout à fait inoffensif, qui peut s'avérer très subversif lorsqu'il est interprété.
L'apologue prend alors une nouvelle dimension : son objectif n'est pas de délivrer un message unique, mais d'inciter le lecteur à la réflexion.
Le conte comme la fable peuvent aborder tous les sujets et livrer des enseignements dans toute sorte de domaines. La leçon peut aussi bien être morale que sociale, politique ou philosophique. C’est plus particulièrement sur l’aspect politique que nous allons nous pencher, en nous appuyant sur