Loie Fuller évoque, a travers cet extrait, la période de sa carrière ou elle a vu naitre et évoluer sa découverte et création, « la danse serpentine », comme baptisée par l’un des ses directeurs. Cette danse, tien son caractère unique du fait d’une multiplicité de facteurs. En effet, ce sont d’abord les premiers mouvements, exagérés mais fluides, de l’actrice sur la scène de théâtre, associés a un décor tout simple, constitué de sa robe unique, qui donne un effet mystique et ridicule, tout en restant légère, de par son aspect et son origine mystérieuse, mais aussi d’une scène quasiment vide et illuminée par un jeu de lumière mettant en valeur l’artiste, ainsi que d’un accompagnement musical classique, qui ont donné un fragment de ce qui allait devenir plus tard « la serpentine ». De plus, c’est surtout l’empreinte personnelle ajoutée par la danseuse à travers ses mouvements inspirés de son imaginaire qui a avec le temps perfectionné ces mouvements et a donné à cette danse un effet unique en attirant toute l’attention des spectateurs autour de la magie émanant de la robe et du personnage qui voltige au son de la musique langoureuse. Fuller a crée un effet de surprise a travers ses apparitions et disparitions rendues possible par les jeux de lumière et couleur. elle a donc personnalisée cette danse en se l’appropriant faisant de l’artiste une créature se fondant dans l’imagination du spectateur et le séduisant par ce chef d’œuvre, formé de reflets et de dessins parfaitement calculés qui forment un ensemble esthétiquement magnifique. Tous ces facteurs font que même la plus grande danseuse en imitant la création de Fuller ne réussirait pas à l’accomplir de la même façon.
Mallarmé procède d’abord dans son texte à une lecture esthétique de la danse de Fuller. En effet ce poète, charmé par cette création, s’intéresse a la fusion entre le personnage et sa robe qui crée un mélange d’émotion chez le spectateur, vu la fluidité de la figurante dans son vêtement qui