La dimension interculturelle
Marie-Thérèse CLAES,
Society for Intercultural Education, Training and Research (SIETAR)
La compétence interculturelle est une compétence communicative faisant appel à la langue comme un des langages de communication. En effet, les langages utilisés dans la communication peuvent être verbaux ou non verbaux. Si la langue est essentielle dans la communication, on prétend toutefois que le non-verbal intervient pour près de 80 % dans la communication orale. Cela signifie que la façon de se tenir, de s’habiller, les gestes et les expressions faciales sont autant porteurs de messages que la langue, si ce n’est pas davantage. S’il existe des différences dans les langues, il en existe autant dans la communication non verbale dans les différentes cultures : là aussi le code peut changer d’un groupe à l’autre, et faire naître des malentendus, voire des conflits. Dans cet exposé, j’aborderai donc les différentes formes de communication qui composent la compétence communicative, et j’insisterai plus particulièrement sur le rôle des cultures dans cette compétence.
Selon Lambert (1972), l’acquisition d’une langue peut être considérée comme une série de barrières à franchir, avec la langue et la culture comme barrières principales. Dans une large mesure, la langue implique la maîtrise du vocabulaire, facilitée avec l’expérience. La culture semble être une barrière plus résistante et plus difficile à franchir. L’apprentissage culturel implique que l’apprenant assimile certains aspects d’une culture différente, aspects influençant la langue et le comportement. Comme l’apprenant est un usager potentiel de la langue dans un groupe social, Galisson recommandait déjà en 1989 un « niveau seuil de comportement » qui l’aiderait à comprendre les locuteurs natifs. Actuellement, on s’accorde à dire que l’on ne peut séparer langue et culture. L’apprentissage de la culture doit donc être