Groupe de travail sur la maltraitance.

Je retiendrai trois points :

La charge symbolique des mots :

Le 6 mars 1998, Jacques Chirac, recevant le Comité National des Retraités et Personnes Agées (CNRPA) déclarait : « Il faut apporter une attention particulière aux mots qui sont accompagnés d’une charge symbolique (…). Au passage, je cherche encore le nom à donner aux retraités et personnes âgées. »

Le mot « vieux » est toujours tabou, mais les nouveaux termes que les acteurs de la politique sociale vieillesse proposent pour parler de leur action depuis ces dernières décennies ne sont pas interrogés, alors qu’ils sont pourtant stigmatisants. On parle banalement de lits, d’EHPAD ; de girage, de GIR , de prise en charge… voire même d’UHR ( quoi de plus carcéral ?). Qui peut être se sentir chez soi dans une UHR ou un établissement d’hébergement ?

La politique sociale vieillesse a pour but d’apporter un soutien à ceux qui en ont besoin et de les aider à garder une place dans la société. Alors que l’on a beaucoup progressé sur la prise en compte de cette population, il est dommage que l’on ne fasse pas plus attention aux questions de sémantique et à leurs effets pervers qui vont à contre-courant de ce que l’on cherche à atteindre. Cela ne coûte pourtant pas cher et si nous arrivions tout simplement à avoir un vocabulaire plus hospitalier, nous ferions un grand pas, non seulement politique, mais aussi éthique (en changeant les mots, on aide au changement d’image)
Un mot déclenche des images, des réactions émotionnelles et sentimentales de rejet ou d’attirance.
Les mots retenus contribuent à créer et à renforcer des représentations sociales négatives. Bien sûr les impératifs gestionnaires sont là, bien sûr il faut évaluer, bien sûr toutes les institutions ont leurs sigles, mais le problème ici est que ce vocabulaire migre, sort des dossiers, qu’il est repris, diffusé et qu’il arrive jusqu’au grand public, à la radio, dans les journaux… Il se