La mort de l'auteur. barthe
Dans sa nouvelle Sarrasine, Balzac parlant d’un castrat déguisé en femme : « C’était la femme, avec ses peurs soudaines, ces caprices sans raison, ses troubles instinctifs, ses audaces sans causes, ses bravades et sa délicieuse finesse de sentiments. » Barthes demande qui parle ainsi et répond immédiatement en nous disant qu’à tout jamais il est impossible de le savoir car l’écriture est destruction de toute voix, l’écriture est le noir-et-blanc où vient se perdre toute identité, à commencer par celle-là même du corps qui écrit. * * * Barthes explique en effet que dès qu’un fait est raconté, la voix perd son origine, l’auteur entre dans sa propre mort. L’exemple est frappant dans les sociétés ethnographiques, où le récit n’est jamais pris en charge par une personne, mais par un médiateur, un shaman : on peut de lui admirer la « performance » mais jamais le « génie ». L’auteur est un personnage moderne, produit sans doute par notre société dans la mesure où, au sortir du Moyen-Âge, avec l’empirisme anglais, le rationnalisme français et la foi personelle de la Réforme, elle à découvert le prestige de l’individu, ou, comme on dit plus noblement, de la « personne humaine ».Il est donc logique qu’en littérature, le positivisme (système philosophique dont la méthode épistémologique se fonde sur l’expérience et la connaissance empirique des phénomènes. Ainsi, le positivisme considère la pensée spéculative comme une méthode de connaissance inappropriée et imparfaite.), aboutissement de l’idéologie capitaliste, qui ait accordé la plus grande importance à la « personne de l’auteur ». Et l’auteur règne encore : l’explication de l’œuvre est toujours cherchée du côté de celui qui l’a produite, comme si, à travers la fiction, c’était toujours finalement une seule et même personne, l’auteur, qui livrait sa «