la musique traditionnelle polonaise
Né dans une Pologne qui était alors sous le pouvoir russe, Frédéric Chopin a douloureusement éprouvé le manque de liberté, aussi bien au plan national qu’individuel. Pour ce jeune artiste, l’héroïsme et le patriotisme étaient des valeurs cruciales, comme en témoignent son œuvre. En 1830, alors qu’il est à Vienne, Chopin apprend que la guerre polono-russe a éclaté. Voulant retourner en Pologne pour combattre, son père l’en empêche. «Il pensait avec raison que Frédéric pouvait faire davantage pour sa patrie en tant que compositeur et pianiste plutôt que comme soldat» . Malheureusement, cette guerre va le plonger dans le désarroi, s’inquiétant pour sa patrie et ses proches, et ce, jusqu’à la fin de sa vie. C’est donc en honneur à sa patrie qu’il compose en 1834 la Mazurka no 15 de l’opus 24. Avec les Polonaises, les Mazurkas furent ses premières œuvres et elles ouvrirent l'époque des musiques dites nationales. Dans ces pièces, il utilise un chant populaire polonais de forme ternaire, la Mazur, pour y développer une grande richesse harmonique: «gamme tzigane, quarte augmentée lydienne, coexistence de la tierce majeure et de la tierce mineure dans le même mode» . Cette danse folklorique est caractérisée par les accents exécutés par un pied battant le sol, un accent sur le troisième temps et par la fin du motif qui tombe fréquemment sur le deuxième temps (voir partition en annexe). L’accentuation dans celle en do majeur de l’opus 24 prend cette même forme. Elle est composée en ut majeur, tonalité sans dièse ni bémol, qui est aux yeux de Chopin la plus difficile techniquement.
Origine de la Mazurka de Chopin
La Mazurka Op.24 no.15 de Chopin est réellement imprégnée d’une saveur folklorique. Chopin nous installe avec brio dans une ambiguïté rythmique; la notation triolets-noires procurant un curieux effet de mesure binaire au milieu du rythme ternaire général avec une accentuation de la première note des triolets (mesure 31) semble être tirée