La Passion Amoureuse
«ni tout a fait coupable ni tout a fait innocente»
Phèdre n'est pas coupable de sa passion pour Hippolyte. Elle est privée de son libre arbitre par Vénus – la déesse de la passion amoureuse – qui se venge du soleil sur ses descendants.
«On ne peut rien changer à son destin. » (Esope)
C'est dans son comportement, la manière dont elle appréhende cette passion qu'on peut lui faire des reproches.
Phèdre tente d'abord de résister a sa passion,elle exile Hippolyte a Trézène et parvient a retrouver un équilibre
«Je respirais, Œnone; et depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence » (v 297-298)
Victime à nouveau du destin elle doit retourner aàTrézène où sa passion pour Hippolyte se réveille. Elle agit alors de manière noble,digne d'un personnage de tragédie, préférant se laisser mourir que d'avouer sa passion. Cependant elle est confrontée à un dilemme : peut-elle cacher la vérité à Œnone, sa fidèle servante qui la supplie de parler et la menace de se donner la mort si elle ne parle pas? Affaiblie par son jeûne et ne pouvant supporter les plaintes d'Œnone elle choisit d'avouer, un choix qu'on peut lui reprocher.
Lorsque Phèdre apprend la disparition de Thésée elle dévoile, encouragée par Oenone, son amour à Hippolyte. On ne peut pas lui reprocher de l'avoir fait, Thésée étant mort son amour n'est plus aussi coupable.
Thésée n'est finalement pas mort et Phèdre a appris que Hippolyte en aime une autre. Aveuglé par sa jalousie elle laisse Œnone faire croire a la culpabilité de Hippolyte. Elle a de nombreuses opportunités de rétablir la vérité mais ne le fait pas. Ce choix qui entraine la mort d'Hippolyte est sa principale erreur :
« Mes crimes désormais ont comblé la mesure.
Je respire à la fois l'inceste et l'imposture.
Mes homicides mains, promptes à me venger,
Dans le sang innocent brûlent de se plonger.
Misérable ! Et je vis ? »
La passion amoureuse est une des constantes