La preuve
Camille est l’aînée d’une famille de cinq enfants. Elle a un peu plus de dix années d’écart avec son plus jeune frère, Aristide, dont elle s’est occupée dès son plus jeune âge. Il a cumulé très rapidement les bêtises qu’elle a toujours eues à cœur de réparer.
Elle se sent rassurée depuis cinq ans. Il semble enfin avoir trouvé la sérénité avec Juliette qu’il a épousée en mars 2006. Ils ont décidé de fonder une famille et pour ce faire, Aristide a cherché pendant plus d’un an après leur mariage un appartement avec deux ou trois chambres sur Lyon. Mais la situation n’est pas facile. Juliette a été licenciée pour motif économique et Aristide travaille dans une usine de nuit où il gagne 1500 euros nets par mois.
Les banques ne sont pas prêtes à prendre le risque de lui prêter une somme trop importante compte-tenu de la conjoncture. Voyant son frère assez déprimé par cette situation qui n’a pas encore évolué, Camille a finalement décidé de lui prêter 50 000 euros pendant l’été 2010 afin de lui permettre de réunir la somme nécessaire à l’achat d’un petit appartement situé à Villars les Dombes. Son frère lui avait promis de lui rembourser chaque mois 500 euros. Elle avait accepté que les remboursements ne débutent que le 1er septembre 2010 pour laisser à sa belle-soeur le temps de retrouver un travail. Mais le 17 novembre 2008, aucun remboursement n’est encore intervenu. Après de vaines tentatives pour joindre son frère, Camille commence à s’inquiéter pour lui et pour elle-même. Cela ne lui ressemble pas de la laisser ainsi sans nouvelles pendant plusieurs jours et elle, habituellement si prudente, n’a pas pris soin de réaliser la moindre reconnaissance de dette. Elle avait néanmoins photocopié le chèque de 50 000 euros dressé à l’ordre d’Aristide, ainsi que la lettre qui accompagnait le chèque dans laquelle elle leur souhaitait tout le bonheur du monde dans ce nouveau nid qui, elle l’espérait, accueillerait bientôt