La religion peut elle n'etre qu'une affaire privée?
Les récents débats sur la laïcité nous ont conduits à nous interroger sur la place de la religion dans notre société : doit-elle se vivre strictement de manière privée, comme un moine peut le faire, à l'écart du monde, où doit-elle interpeller publiquement et officiellement l'État sur les questions de société ? Quand les religieux ne prennent pas position (exemple Pie XII à qui on a reproché son silence sur les atrocités nazies), on le leur reproche ; quand ils s'impliquent, on le déplore également…
La cloison entre le politique est très mince. Nombreux sont les prêtres à s'être engagés pendant la guerre, soit comme miliciens, soit comme résistants. Quand un imam intervient sur le port du voile c'est aussi sa foi qui le conduit à prendre position sur une chose publique. Au Chili les prêtres se sont engagés au côté des révolutionnaires (théologie de la Libération…). L'abbé Pierre a pris parti pour les sans-logis… Les exemples de convergence entre les deux domaines sont donc multiples. Qu'est-ce qui est donc commun au politique et au religieux ?
D'abord, l'un comme l'autre ont pour but de penser la vie en société. La politique commence à l'autre. « Religion » vient de « religere », relier. Toute communauté humaine a besoin d'Unité, de se rassembler derrière un drapeau. C'est à cela que servent les mythes, les croyances, les idéologies, les systèmes de pensée… De Gaulle, comme Lénine ou autres grands personnages historiques ont pu jouer ce rôle de rassembleurs. Souvent le besoin de croyance va avec le besoin de mettre de l'ordre dans le monde, de lui donner un sens. Les Évangiles pourraient être lus comme une parole politique, la voie du religieux et du politique se rejoignant dans l'humanitaire. Mais si religion et politique créent de l'Unité, la tentation totalitaire n'est pas loin, danger permanent des idéologies et de tous les absolutismes…
C'est pourquoi la laïcité, qui garantit la liberté de