La representation theatrale et l'experience
Réseau Canopé | « Cahiers philosophiques »
2008/1 N° 113 | pages 9 à 24 ISSN 0241-2799
DOI 10.3917/caph.113.0009
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-cahiers-philosophiques1-2008-1-page-9.htm
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Outre cet aspect dramatique, déjà propre en lui-même à faire de la réalité, du sens, des valeurs, l’objet d’un débat et d’une interrogation, la mimèsis enveloppe la possibilité rhétorique de l’ironie, en un sens à la fois trivial et philosophique. Cela a toujours été le résultat des constructions littéraires ironiques de dissimuler, ou de rendre incertain, le point de vue de l’auteur
– comme on le sait depuis les dialogues de Platon, archétype de la forme ironique en philosophie. Si la forme d’ironie la plus simple est le second degré, si l’ironie plus complexe a pour effet qu’on ne sait plus à quel degré on …afficher plus de contenu…
Cela vaut notam- ment pour l’expérience de la lecture : un texte ne suscite une expérience que si on l’approche avec disponibilité et ouverture, en acceptant le risque du désarroi et de la déprise de soi. Mais si l’expérience se réduisait à ce moment passif ou négatif, elle ne serait justement pas une expérience : elle s’abîme- rait dans le mutisme qui frappait les combattants de la Grande Guerre dont parle Benjamin, le vécu ne rejoindrait pas son sens à jamais latent et donc égaré, le flux des Erlebnissen ne trouverait pas à s’organiser dans une
Erfahrung, mot qui dit à la fois le danger, la mise en danger de soi (qui peut prendre les aspects bénins de l’incapacité à trouver le moindre sens à