Landlady français
Billy le remercia, reprit sa valise en main et se mit en route vers La Cloche et le Dragon.
Il n'était jamais venu à Bath et n'y connaissait personne. Mais M.
Greenslade, de la Maison Centrale de Londres, lui avait dit beaucoup de bien de cette ville. " Dès que vous serez casé, lui avait-il dit, allez vous présenter au directeur de la Succursale. "
Billy avait dix-sept ans. Il portait un pardessus bleu marine neuf, un chapeau mou marron neuf et un complet marron neuf. Il se sentait sûr de lui. D'un pas énergique, il descendit la rue. Depuis quelques jours, il s'efforçait de tout faire avec énergie, car il estimait que c'était l'énergie qui caractérisait avant tout un homme d'affaires digne de ce nom. Les gros patrons, à la Maison Centrale, ne cessaient jamais de se montrer remarquablement énergiques. Ils étaient stupéfiants.
La rue qu'il longeait ne comportait aucune boutique. Rien qu'une rangée de maisons assez hautes, de chaque côté. Ces maisons étaient toutes semblables. Leurs porches à colonnes, leurs portes où l'on accédait par trois ou quatre marches avaient fière allure et témoignaient d'un passé luxueux.
Mais, malgré la nuit, Billy pouvait voir sans peine que la peinture s'écaillait sur les boiseries des portes et des fenêtres et que les façades, lézardées à présent, pleuraient leur blancheur perdue.
Soudain, à la fenêtre d'un rez-de-chaussée brillamment éclairée par un