Le bonheur chez pascal
Les Pensées de Pascal sont l'ébauche d'une Apologie de la religion chrétienne, par laquelle l'auteur du 17 ème siècle voulait amener ses amis libertins à la fois. Il avait lui-même groupé des fragments selon un ordre subtil, pédagogique sans doute, sous des titres révélateurs de sa conception de l'homme : misère, grandeur, contrariétés, mais une notion récurrente, celle du bonheur, jalonne l'ouvrage tel un thème transversal. Quelle est sa place dans la démarche apologétique de Pascal? Nous verrons qu'il part de la recherche universelle du bonheur, pour constater son échec, qu'il étudie ensuite les avatars de cette recherche, pour conclure à la seule solution de vraie félicité : l'amitié avec Dieu.
I) La recherche du bonheur est au coeur de la condition humain a) Pascal part de la constatation que peut faire son lecteur même athée : que l'homme veut être heureux : "il veut être heureux et ne veut être qu'heureux, et ne peut ne vouloir pas l'être" (§ 124). Dans le fragment 138, il développera cette réflexion d'une manière impressionnante : " Tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient. Ils tendent tous à ce but. (...) C'est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu'à ce qui vont se pendre." b) On constate que les hommes y réfléchissent depuis toujours. Pascal expose rapidement dans la pensée 56 différentes thèses sur le "souverain bien" (c'est-à-dire ce à quoi l'homme aspire comme devant lui apporter un contentement total). Chaque philosophie a une thèse sur ce que l'homme doit chercher pour être heureux : "L'un dit que le souverain bien est la vertu, l'autre le met en la volupté, l'autre à suivre la nature, l'autre en la vérité [...] l'autre à l'ignorance totale, l'autre en indolence, d'autres à résister aux apparences, l'autre à n'admirer rien [...] et les braves