Le bonheur
Étymologiquement vient de l'expression « bon eür ». « Eür » est issu du latin augurium qui signifie « accroissement accordé par les dieux à une entreprise ». Ce mot latin est lui-même issu d'une racine indo-européenne (reconstituée) aweg, dont les autres principaux représentants en latin sont :
augere, auctus : « s'accroître » qui a donné augmenter, ... auctor : « qui fait croître », « fondateur », « auteur », qui a donné auteur, autoriser, autorité, octroyer,.
Du point de vue de l'étymologie, le bonheur est l'aboutissement d'une construction, et qu'il ne saurait être confondu avec une joie passagère. Le fait que la création d'un auteur s'accroisse durablement provoque en lui-même l'accumulation des satisfactions, ce qui le mène au bonheur.
EN PHILOSOPHIE: La tradition philosophique occidentale oppose les optimistes, pour qui le bonheur comme "état de satisfaction totale" est possible (Spinoza, Montaigne, Diderot), voire facile (Épicure) et les pessimistes pour qui il est difficile (Rousseau), voire impossible (Pascal, Schopenhauer, Freud). D'autres comme Kant condamnent la recherche du bonheur (comme s'opposant à la morale) ou comme Nietzsche la critiquent comme une fuite devant le tragique de la réalité, lui préférant l'expérience de la joie.
L'AVIS DE SPINOZA : Spinoza est sans doute en occident le plus pur philosophe du bonheur, qu'il définit de manière très rationnelle et intuitive comme un sentiment de joie active qu'il distingue du plaisir et de la joie passive, source des passions qui sont la seule source du malheur humain (tristesse, peur, colère, haine...)
Toute l'Éthique de Spinoza est une explication de la voie philosophique par laquelle l'homme peut se libérer de la souffrance due aux passions et à vivre avec toujours plus de bonheur en comprenant sa