Le chomage
Après quatre ans d’euphorie et de multiplication des projets d’investissements, le marché minier a la gueule de bois. Depuis juillet 2008, les cours du cobalt, de l’uranium, de l’aluminium et du cuivre ont en moyenne dégringolé de 50 %. Pour la plupart des producteurs, petits et grands, les prix de vente ne couvrent plus les coûts d’exploitation. En manque d’argent frais, ils réduisent la voilure : certains arrêtent leurs sites de production, d’autres retardent des investissements, surtout ceux qui n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Avec un tiers des réserves minières mondiales et des gisements inexploités qui sont autant d’opportunités, l’Afrique est en première ligne des victimes de la déprime du secteur. De nombreux États, dont le budget dépend des recettes tirées de l’exportation des minerais, vont devoir se serrer la ceinture cette année.
CUIVRE ET COBALT
RD Congo : un manque à gagner de 930 millions de dollars
Depuis juillet dernier, le cours du cuivre a chuté de 60 %, à 3 000 dollars la tonne. D’après les prévisions du groupe d’assurance-crédit Euler Hermes, la baisse devrait se poursuivre en 2009 et le prix moyen dégringoler de 55 % par rapport à 2008. Quant au cobalt, extrait dans les mêmes gisements, son cours a été divisé par cinq, à 9 dollars la livre. Avec 10 % des réserves mondiales de cuivre et 34 % de celles de cobalt, la République démocratique du Congo (RDC) fait déjà les frais de la décrue. Quarante des 70 sociétés minières opérant au Katanga, première province minière du pays, l’ont quittée. Selon un économiste sur place, 20 000 salariés du secteur minier ont déjà perdu leur travail. En décembre, le ministre des Mines de la province annonçait même que 300 000 emplois au total seraient supprimés. Une estimation jugée plausible si l’on tient compte des