Le grand schisme
– La papauté d’Avignon contre la papauté de Rome.
Avec Boniface VIII, le dernier des grands assauts de la théocratie était venu buter contre la monarchie capétienne. Après le « bref » pontificat de Benoit XI, du 11 octobre 1303 au 7 juillet 1304, qui, bon gré mal gré, accepte la fiction de l’irresponsabilité du roi de France dans l’affaire d’Anagni, avant de mourir, peut-être empoisonné, c’est le français Clément V qui devient pape en 1305. Ce pape est sous l’influence directe du roi de France. D’ailleurs, il est moins souvent à Rome qu’en France. C’est « un pape français entouré de français », au service de la monarchie capétienne.
Mais, à la suite du procès des Templiers, et de la suppression de cet ordre monastique né des Croisades, en 1312, la Papauté met fin à son exil en France, à cette « captivité de Babylone » et retrouve le siège romain avec le pontificat de Grégoire XI, nommé à Avignon en 1376 et entrant dans Rome en 1377. Le refus des avignonais de céder face à Rome sera la cause du Grand Schisme qui divisera la Papauté durant quelques quarante années.
L'origine du Grand Schisme se situe en 1378, après la mort de Grégoire XI, année funeste pour l’Eglise qui est confrontée à l'élection quasi-simultanée de deux Papes, qui reflète, outre les tensions internes à l’Eglise elle-même, la montée d’un nationalisme italien qui est exaspéré par la mainmise française sur la Papauté. C’est pour la Papauté (en tant qu’institution) une épreuve plus humiliante encore que la « querelle » du siècle précédent. D'autant plus que le monde politique temporel tout entier prend position dans cette rivalité entre Rome et Avignon :
L'empereur et le roi d'Angleterre optent pour Urbain VI à Rome
Le Roi de France Charle V défend Clément VII à Avignon
Se pose dès lors la question du règlement de ce conflit.
L'une des solutions consiste en la déposition de l'un des Papes.
Celui italien de Rome, élu le 8 avril 1378, sous la pression