le metier de sociologue
Pierre Bourdieu, J.-C. Chamboredon, J.-C. Passeron, 1968
Fiche de lecture réalisée par Lucie Moreau (ENS-LSH)
Voir aussi les fiches sur Le sens pratique et "Comprendre" (in La misère du monde)...
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L’ouvrage est constitué du propos des auteurs à l’appui de nombreux textes épistémologiques et théoriques relevant à la fois des sciences de la nature et des sciences sociales, les auteurs s’expliquent sur ce choix dans une remarque introductive à l’utilisation des textes : ceux-ci justifient leur emploi par leur croyance en un acquis épistémologique au delà des divergences théoriques et par le fait que la sociologie est une science comme les autres, ce qui permet l’application de textes issus des sciences de la nature à leur propos.
L’ouvrage vise à « mettre la pratique sociologique à la question », et constitue une réflexion sur le rapport aux techniques de la sociologie.
L’enjeu de cet objectif réside dans l’urgence et la nécessité pour les sociologues de s’accorder sur « les principes élémentaires (…) pour sortir de l’anarchie conceptuelle à laquelle les condamne leur indifférence pour la réflexion épistémologique ».
L’ouvrage a donc pour ambition de mettre à jour les principes qui font de la sociologie une science et de donner par la même au chercheur les moyens d’assumer lui-même la surveillance de son travail scientifique, afin d’assurer une réelle portée heuristique. Le propos se situe donc en deçà des divergences théoriques pour tenter de définir un accord épistémologique en sociologie.
La référence à Durkheim est dans cette perspective explicite, « une situation de commencement étant favorable à l’explicitation de principes », l’ouvrage veut de situer dans la continuité du projet durkheimien de construction de la discipline, en aidant à la définition du « système d’habitudes intellectuelles » d’après l’expression de Comte, propre au métier de sociologue. La référence à Durkheim est donc plus