le misanthrope : analyse
Le Misanthrope peut être lu comme la mise à l'épreuve, sur scène, de la sociabilité classique, de la « diplomatie de l'esprit » chère à Marc Fumaroli. Le héros en est un misanthrope, tenté constamment par le départ, et par la solitude. Solitude et sociabilité, hypocrisie et sincérité sont également ébranlées par le théâtre, dont les situations mettent, pour le plus grand plaisir du public, les personnages face à leurs propres contradictions.
Situation du Misanthrope
La structure de la pièce
Acte I, scène 1. Un conflit sur scène : réciprocité et singularité
Rivalités et réciprocités
Acte I, scène 2. La scène, espace d'intégration ou espace d'exclusion
La scène : enjeux d'une occupation
L'art du portrait
Alceste : un héros en mille morceaux
Dialogue : pistes d'étude
Situation historique du Misanthrope
Le Misanthrope est créé en 1666, alors que Molière est occupé à rédiger une nouvelle version du Tartuffe en vue d'obtenir l'autorisation de sa représentation en public. Une rapide comparaison avec Tartuffe fait apparaître qu'Alceste, épris de sincérité, est l'exact contraire de Tartuffe l'imposteur, et qu'Arsinoé, la fausse prude, lui, au contraire, pendant.
Le succès de la pièce est modeste (vingt-quatre représentations) ; mais la période n'est pas favorable : la cour, en grand deuil, s'est retirée à Fontainebleau. Cependant, elle remporte un vif succès chez les doctes, de Donneau de Visé à Boileau.
Alceste est un des nombreux personnages originaux créés par Molière. Il est d'autant plus original qu'il est probablement inspiré de Molière lui-même : « C'est un trait permanent dans l'œuvre de Molière : il écrit pour lui-même presque exclusivement des rôles dans lesquels il est ridiculisé, bafoué, insulté, dupé, cocufié, souffleté, bastonné. Même Scapin finit par recevoir, au moins fictivement, une poutre sur la tête. Quelque chose chez Molière le pousse vers l'autodérision. [...]