Le regard, nouvel outil de contrôle par le "tout dévoiler : le voyeurisme dans Surveiller et punir de Michel Foucault Pour Foucault la discipline passe par un regard normalisateur extérieur à l'individu cible, c'est en étant conscient du poids de ce regard que l'individu va se discipliner, c'est à dire se normaliser. Comme on l'a vu plus haut pourtant, le regard est aujourd'hui recherché, il n'est plus fui, chacun se montre et regarde son voisin. Le motif du regard dans la discipline va alors se renverser et s'exercer à travers le regard de celui-là même qui en sortira normalisé. Aujourd'hui en effet l'image de l'autre est omniprésente, qu'il s'agisse de l'autre accessible, que l'on côtoie, ou de l'autre inaccessible, qu'on ne connait qu'à travers l'image diffusée. Les images étant en général librement et généreusement partagées, leurs promoteurs tablent sur une curiosité du public auquel elles sont destinées et une réaction, positive ou non. L'individu est donc incité à regarder ce qui lui est communiqué, jusqu'à ce que cette incitation n'ait plus lieu d'être et laisse place à une démarche autonome et volontaire. Un désir est créé en l'individu de regarder les autres. Ce désir se dirige d'abord vers les représentations de célébrités, à la télévision, dans des magazines etc, où elles sont posées comme modèles à suivre. Leur physique lissé et harmonisé doit témoigner de leur réussite professionnelle et d'une abondance autour de leur personne, qui éveillent aussitôt l'admiration de celui qui regarde. Dans notre société où la réussite matérielle et la beauté physique sont reconnues comme but ultime, l'individu va chercher à s'approcher du modèle transmis. On retrouve alors le regard normalisateur de Foucault, mais ce regard n'est plus une menace extérieure, il émane de l'individu même, qui va volontairement s'en appliquer la norme impliquée. Au fur et à mesure, les célébrités ne seront plus les seules à attirer le regard. L'inaccessibilité de ce qu'elles