Comme à mon habitude, je me promène chaque matin dans Paris. J'habite rue des Mathurins juste en face du square Louis XVI. C'est par ce lieu que je commence ma promenade matinale. J'y croise Madame Dupont et son chien Garo. Elle est propriétaire de la sucrerie Dupond à l'angle de la rue. Elle y vend de succulents marrons glacés que je lui achète régulièrement. Les gamins, eux, s'empiffrent de bonbons à la fraise. Certains touristes fortunés viennent acheter de belles compositions chocolatées. De mes pas lourds je remonte le boulevard Haussmann. Les même cyclistes, les mêmes hommes d'affaires, les mêmes passants, s'agitent dans la rue de cette ville qui commence à s 'éveiller. Maintenant se trouve à ma droite l'Opéra Garnier et à ma gauche...une foule, une foule titanesque à l'entrée des portes des Galeries Lafayette. Elle attend dans le froid glacial de l'hiver parisien. Aujourd'hui est un jour particulier, c'est le 11 janvier. Le premier jour des soldes est arrivé. La population l'attendait avec impatience telle un enfant qui attend le jour de Noël. Sur la façade des Galeries Lafayette, une énorme affiche attire l’œil de tous les passants. On y voit écrit en gros les moins 50 pourcent promis sur certains produits du magasin. Tout à coup, les monstrueuse portes s'ouvrent telles des mâchoires. La bête attend son repas qui s’engouffre dans ses entrailles. Les personnes qui attendaient dehors se précipitent comme de vulgaires chien affamés. Cette vague de gens est destinée à dépenser ses moindres sous jusqu'au dernier. Les marchands sont assaillis par ce flot ininterrompu de clients, les couloirs en débordent, les marchandises sont emportées, le brouhaha s’amplifie, l'argent coule à flot, les stocks s'épuisent. Chaque esprit est perdu dans ce labyrinthe de galeries, le temps ne compte plus, l'argent non plus. La bête digère ses proies jusqu'à