Le processus d'autonomisation de la littérature belge
Une littérature peut-être considérée comme autonome quand elle arrive à s’organiser indépendamment du pouvoir politique et économique. Le pouvoir politique ne peut plus exercer de censure à son égard, ni lui imposer de codes moraux ou esthétiques, ni encore lui faire de commandes. De même, quand une littérature atteint l’autonomie, le pouvoir économique n’a plus d’incidence sur la littérature, la littérature échappe ainsi à la loi du marché. La littérature autonome est gratuite, elle ne « se vend pas ».
Certaines caractéristiques définissent la « littérature autonome » en tant qu’elle fixe ses propres règles et valeurs, qu’elle organise son personnel et ses lieux, qu’elle travaille à l’élaboration d’un discours sur le littéraire, qu’elle génère ses propres instances de reconnaissance et de consécration et qu’elle élabore sa propre langue d’écriture. Ce sont les écrivains et non pas le pouvoir politique ou économique qui gèrent donc tous les aspects de la vie littéraire.
Qu’en est-il alors de l’autonomisation de la littérature belge ? La littérature belge s’est toujours posé la question de son identité, notamment face à la suprématie littéraire de la France. En reprenant l’ouvrage de messieurs Klinkenberg et Denis et en en faisant une lecture transversale, je me propose d’analyser sommairement le processus d’autonomisation de la littérature belge, en reprenant unes à unes les caractéristiques citées ci-dessus et qui définissent donc une « littérature autonome ». Il va de soi que ce travail de quelques pages ne se veut nullement exhaustif et ne prend pas en compte tous les facteurs qui ont contribué et contribuent à l’autonomisation de la littérature belge.
1) Une