Le régime communautaire
* Le 3 septembre 1840 Béchir III est nommé émir du Mont Liban par le Sultan ottoman. Cette élection se devait être un remède contre les massacres perpétuels entre personnes de la communauté druze et maronite. Cependant, ces massacres continuèrent comme à l'époque du règne d'Ibrahim Pacha. Le Sultan fit démissionner ce premier et élit Omar Pacha. Sans succès. De ce fait, des délégations européennes (notamment autrichienne) créèrent une partition entre les chrétiens et druzes. Deux caïmacamats se formèrent en 1842 dans la montagne libanaise : l'un druze au sud dirigé par un druze (Ahmad Arslan), l'autre maronite dirigée par un maronite (Haidar Abilamaa), au nord, la limite entre les deux, étant la route qui relie Beyrouth et Damas. La nomination de ces dirigeants inaugura le régime de la représentation politique à base communautaire. Cependant ce régime a eu des défauts qui renchérirent les violences entre druzes et maronites. Pourquoi ? L'unité géographique de la montagne a été brisée, dans son origine même, le projet s'est fait sans concertation avec la population. En outre, la division n'était pas homogène : restaient dans les caïmacamats druzes des minorités maronites, et dans les caïmacamats dirigés par des maronites des minorités druzes. Les minorités druzes se sentaient par conséquent assujetties à un dirigeant maronite et vice versa. Cela recréa des gains de tension.
Il fallait donc trouver une solution pour arrêter les massacres. Ce rôle fut donné à Chakib Affande, ministre des affaires étrangères, qui, par son règlement institua en 1845 dans chaque caïmacamat un conseil représentant les différentes communautés (conseil mixte). Ce conseil comprenait deux représentants pour chacune des