Le songe d’un habitant du mogol, jean de la fontaine
Jean de La Fontaine est un auteur du XVIIème siècle, l’âge d’or du classicisme. Poète et auteur de nombreux contes, pièces de théâtre et livrets d’opéra, il est surtout connu par Les Fables. Écrites entre 1668 et 1678, ce recueil de 243 fables est considéré comme son chef-d’œuvre. Ces récits courts mettent en scène des animaux ou des êtres humains afin de critiquer la société de l’époque de Louis XIV. La fable 4 du tome XI, « Le songe d’un habitant du Mogol » est différente du reste de ses fables, car elle met en scène la parole du poète. Ce texte se construit alors autour de deux parties : un récit inspiré de la littérature orientale sur le rêve que fait un mogol et les commentaire de tonalité lyrique de l’auteur sur ce songe. Afin de montrer que La Fontaine dévoile son intériorité et sa conception de la vie à l’aide de ce récit sur un songe, nous étudierons dans un premier temps l’originalité de cette fable dans sa structure et dans un deuxième temps, nous analyserons l’épanchement du cœur du fabuliste et l’expression de ses idéaux.
Cette fable de La Fontaine est certes une fable originale : du point de vue narratif elle comprend deux parties distinctes, clairement séparées en deux strophes, mais elles ne sont pourtant pas autonomes. Tout d’abord nous avons affaire au récit du songe d’un mogol. Situé dans un cadre temporel imprécis avec l’adverbe « Jadis » (1), l’auteur met en scène quatre personnages : un mogol, un interprète, un Vizir et enfin un Ermite. Tous ces personnages jouent un rôle important dans un récit qui est, en effet très dynamique. Afin d’obtenir cet effet, La Fontaine joue principalement sur la métrique des vers : dans ces dix-sept vers, on trouve des alexandrins et des octosyllabes entremêlés. Ces derniers correspondent aux moments importants du récit, ainsi, l’apparition de l’Ermite (5), l’explication du songe (11) et l’expérience de l’interprète par rapport à interpréter des songes