Le ternaire
Une approche du ternaire dans le grade d’apprenti.
Vénérable maître, mes biens aimés frère,
Le Vénérable Maître et les deux Surveillants, les colonnes du Temple : Force, Sagesse et Beauté, la batterie par trois coups… à tout instant dans le rituel au grade d’apprenti, le nombre trois est, omniprésent, obsédant, vivant. Jusque dans les trois grades des loges bleues : apprenti, compagnon et maître.
Le ternaire est présent avec tant de constance dans la franche maçonnerie que certains en viendront à surnommer ironiquement les maçons « les frères trois point ».
Cette importance du nombre trois dans les rites maçonniques est au premier abord lié à l’influence culturelle du Christianisme, et derrière le Christianisme aux civilisations Indo-Européennes, inspiratrices directes des permanents culturels occidentaux. Car, bien que sa quête philosophique plonge au plus profond de l’humanité et se reconnaisse dans la continuité de la recherche symbolique, la franche maçonnerie se présente souvent comme l’héritière immédiate des bâtisseurs de cathédrales.
Des trois Rois Mages venu adorer l’enfant Dieu, au Christ agonisant crucifié entre deux larrons, le Nouveaux Testament est riche de ternaires : et Dieu, s’il est unique, ne s’incarne t’il pas en la Sainte Trinité. Les sociétés Indo-Européennes, du Deccan à l’extrême pointe du Finistère sont bâties sur ce modèle trinitaire : ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent tels, que nous les retrouverons dans les trois ordres des Etats Généraux de la France d’Ancien Régime. La religion Hindoue est également construite sur une triade : Brahmâ, formateur du Monde, Vishnu, préservateur du Monde et Shiva, destructeur du Monde. Cette dernière divinité est elle même fréquemment représentée dotée de trois yeux : le troisième, toujours fermé, est destiné à l’introspection, la vision intérieure, et détruirait