LE VIATHAN
Analyse d’une nouvelle d’Arno SCHMIDT
Présentée à :
Professeur Isaac Bazié
LIT4405-30
Théorie de la lecture, de la réception et de l’interprétation
Par
François D. Prud’homme
PRUF25077901
Propédeutique : Doctorat en Sémiologie
Université du Québec à Montréal
14 décembre 2011
Die Deutschen thun nicht viel, aber sie schreiben desto mehr. [...] Das sinnige deutsche Volk liebt es zu denken und zu dichten, und zum Schreiben hat es immer Zeit. Es hat sich die Buchdruckerkunst selbst erfunden, und nun arbeitet es unermüdlich an der großen Maschine. [...] Was wir auch in der einen Hand haben mögen, in der andern haben wir gewiß immer ein Buch.
(W. MENZEL, Die deutsche Literatur, 1828).
Nous avons eu l’occasion d’admirer, lors d’un séjour d’étude de dix mois dans un Bundesgymnasium de la banlieue de Vienne, la grande érudition dont ont fait preuve les auteurs de langue allemande dans leurs contributions à la littérature, autant qu’à l’univers de la philosophie et des sciences. Cette citation de Wolfgang Menzel (voir épigraphe) illustre à quel point les Allemands ont aimé réfléchir et écrire sur la possibilité de nouvelles formes de pensée, sur des conceptions plus précises de notre univers, mais surtout, participer à l’élaboration d’une nouvelle forme de littérature plus libre, plus franche et plus ouverte. Arno Schmidt, est sans nul doute l’un des écrivains allemands ayant le plus contribué à cette nouvelle dénomination de la littérature qu’est le roman moderne dans le déploiement d’un espace de réflexion sur la narrativité, et le rôle du lecteur dans la réception de celle-ci. Ancien comptable recyclé en écrivain après le Seconde Guerre mondiale, il est l’auteur d’une nouvelle qui nous a fortement impressionnés par la complexité de sa structure et de son contenu narratif, et paradoxalement, par la simplicité avec laquelle son propos peut être entendu, et la liberté avec laquelle le