Le vieux saltnbanque
Au bout, à l'extrême bout de la rangée des baraques, comme si, honteux, il s'était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit ; une ruine d'homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute ; une cahute plus misérable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, éclairaient trop bien encore la détresse.
Partout la joie, le gain, la débauche ; partout la certitude du pain pour le lendemain ; partout l'explosion frénétique de la vitalité. Ici la misère absolue, la misère affublée, pour comble d'horreur, de haillons comiques, où la nécessité, bien plus que l'art, avait introduit le contraste. Il ne riait pas, le misérable ! Il ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait pas, il ne criait pas : il ne chantait aucune chanson, ni gaie, ni lamentable, il n'implorait pas. Il était muet et immobile. Il avait renoncé, il avait abdiqué. Sa destinée était faite. Mais quel regard profond, inoubliable, il promenait sur la foule et les lumières dont le flot mouvant s'arrêtait à quelques pas de sa répulsive misère.
LE COMMENTAIRE COMPOSE
I) Objectif de l'exercice :
Mettre en forme, construire, organiser tous les éléments tirés d'une explication linéaire d'un texte en vers ou en prose.
Il s'agit en quelque sorte d'une dissertation dont le sujet est un poème ou une page de roman... Il y aura donc une introduction, un développement en 3 parties, une conclusion.
II) Méthode de travail (étapes) :
A - Lire le texte (le crayon à