Lecture analytique « a une mendiante rousse »
Baudelaire écrit en 1857 Les Fleurs du mal, recueil poétique immédiatement censuré par Pinard qui a dû être remanié par Baudelaire afin d’être accepté. Ce recueil s’organise en six sections dont « Tableaux parisiens ». Dans celle-ci, Baudelaire accède encore davantage à la Modernité en devenant un poète-passant de/dans la Ville. Le poème étudié intitulé « A une mendiante rousse » rend évidemment par son titre même hommage à la fameuse mendiante tout en proposant un portrait particulier
Aussi il conviendra de se demander de quelle façon Baudelaire s’y prend ici pour renouveler la poésie amoureuse et parvenir à « sa » modernité.
Pour y répondre, il faudra voir que ce poème se positionne entre tradition et modernité poétique pour proposer un portrait bien particulier de la mendiante qui représente en réalité la Muse splendide et Idéale de Baudelaire.
I. Un poème entre tradition et modernité A. Référence aux Anciens - Auteurs de la Pléiade: « Belleau » vs 30, « Ronsard » vs 43 - Famille du XVIè : les « Valois » vs 49 (évocation de la Renaissance) - Termes désuets : « gueusant », « valetaille »
B. Référence à la poésie et aux poètes - Pléiade : « Belleau », « Ronsard » (la Pléiade= groupe de poètes qui, dans la moitié du XVIe siècle, ont renouvelé sous l’autorité de Ronsard la poésie française, en s’inspirant des chefs d’œuvre de la littérature antique. En fait, ce mot n’a été utilisé que tardivement par Ronsard : à l’origine, il existait un groupe appelé «Brigade» (Ronsard, du Bellay, Baïf) constitué au collège de Coqueret sous l’autorité de leur professeur, Dorat.Par simple métaphore, Ronsard comparait sept poètes de son temps aux sept étoiles de la Pléiade, comme on l’avait fait autrefois pour sept poètes Alexandrins du IIIe siècle. Ce mot a très vite désigné les poètes groupés autour de Ronsard et reconnus par lui comme meilleurs compagnons. Il en a plusieurs fois modifié