Les chevaliers et la guerre
Introduction :
Le commentaire d'aujourd'hui est composé d'un texte, un sirventes de Bertran de Born et de trois iconographies.
Le premier document est un texte ou plus précisément un sirventes. Un des genres de chansons pratiqués par les troubadours. Le terme vient de « servir » et signifie que la chanson a été écrite par le serviteur d'un seigneur. Les sirventès de troubadours de langue d'oc ont un contenu polémique, satirique, politique, ou servent parfois à attaquer un adversaire. Passé ensuite chez les trouvères de langue d'oïl, le sirventès a rapidement changé de caractère et est devenu un chant d'inspiration religieuse. La forme du sirventès s'identifie à celle du canso.
Durant la période 1180 à 1196, un troubadour se distingua particulièrement dans ces inventions de sirventes : Bertran de Born.
Bertran de Born, né vers 1140, peut être à Born de Salagnac, dont il tire de toute façon son nom, il avait deux frères et possédait le château de Hautefort en Dordogne, en commun avec l'un d'eux, Constantin qu'il finit par en expulser. Les querelles qui opposent Bertran à son frère Constantin pour la possession du château familial ont pour toile de fond la rébellion endémique des nobles aquitains contre leurs suzerains Plantagenêts, encore plus occupés à se déchirer entre eux qu'à lutter contre leur seigneur nominal, le roi de France. C'est sans doute pour avoir gravement lésé son frère en l'expulsant que Bertran se trouva mandé par Henri II à la cour d'Argentan, ce qui lui permit de côtoyer les princes angevins, dont il semble avoir su gagner la sympathie par ses cançons. Ce mercenaire peu sympathique aime aussi la guerre pour elle-même et il s'efforce de semer la discorde partout où il peut. Il se fit moine à l'abbaye de Dalon avant 1197 et y mourut avant 1215.
Concernant le contexte général, la guerre est omniprésente au Moyen-Age. Politiquement, elle commande toute l’action des