Les mots pour le dire
Introduction :
Le XVIème siècle fut marqué pas un bouleversement de la pensée appelé mouvement humaniste. Ce mouvement se basait sur le retour à l’Antiquité et sur une revalorisation par rapport à Dieu. Montaigne rédige alors ses Essais, une grande réflexion sur la société, étendue sur quinze années, où il défend les idées humanistes.
Nous tenterons de voir quelle est la vision de Montaigne sur l’éducation et comment il l’impose à son lecteur. Nous verrons tout d’abord la démarche argumentative qui lui permet d’imposer sa vision de l’éducation.
Plutôt la tête bien faite que bien pleine? Dans le chap 26 du Livre I des Essais Montaigne s’adresse à la comtesse Diane de Foix, qui, étant enceinte, lui avait demandé des conseils pour l’éducation de l’enfant qui allait naître. C’est pourquoi ce chapitre , d'où est extrait la célèbrte formule : "la tête bien faite plutôt que bien pleine "est intitulé : De l’institution des enfants.
En commençant ce chapitre traitant de l’éducation des enfants, Montaigne reconnaît qu’il n’a ni les titres ni les compétences que l’on peut exiger d’un pédagogue, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il ne pourrait pas légitimement revendiquer un tel titre. En effet, si ses connaissances sont limitées, il peut faire valoir en revanche son jugement personnel (ce qui montre déjà ce que l’on pourra développer avec avantage chez l’enfant). En effet, s’il devait exercer comme pédagogue, Montaigne soumettrait tout à l’examen du « jugement naturel », c'est-à-dire celui de la raison. N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’il manifeste dans son œuvre, qui est sienne autant que peut l’être un fils pour son père ? Il y fait moins état de sa science que de son jugement
A ce sujet, il s’agissait, selon Montaigne[1], de former des hommes habiles et non des savants, les conducteurs ou « maîtres » devaient avoir la tête bien faite plutôt que bien pleine, les deux étant requises au