Les médias et l'éthique du sport
Transparence et effet de loupe: les ambivalences de la communication de masse
Les moyens modernes de communication audio-visuelle ne créent, en effet, rien de toutes pièces. S'ils ont une action sur les comportements, les moeurs ou les mentalités, c'est dans la mesure où ils révèlent ceux-ci à eux mêmes.
Ce sont des agents de transparence, avec tout ce que cette notion comporte d'ambigu et, le cas échéant, de redoutable.
La transparence, nous le savons d'expérience, n'est pas synonyme de vérité. Elle peut dissiper l'ignorance. Mais aussi, à trop dissoudre les opacités entretenues par le pouvoir, les codes de civilité et le langage, il peut arriver que les médias stimulent les préjugés et les passions au détriment de la tolérance et de la prudence; et même - ce n'est pas un paradoxe - au détriment du rêve. L'immédiateté et le réalisme de l'image, et l'illusion de vérité qui se trouve ainsi créée, font parfois des médias, en l'occurrence bien mal nommés, des assassins de l'imaginaire.
Agents de transparence, dans l'acception que je viens de préciser, les médias exercent aussi un effet de loupe. Ce sont, à ce titre, des accélérateurs des processus sociaux - au sens où l'on parle d'accélérateurs de particules, avec les mêmes résultats ambivalents. Tantôt la focalisation des moyens d'information sur l'événement provoque des phénomènes de