Les plaintes d'un ingcare, baudelaire
« Offense à la morale publique et aux bonnes moeurs », tels sont les motifs de la condamnation, en 1857, des Fleurs du Mal, recueil de poèmes composé par Baudelaire. A l'image du poète marginal, soucieux de s'élever, mis en scène dans ses textes, l'auteur, chantre de la modernité, semble incompris par ses contemporains bourgeois.
Publié en 1868, dans l'édition posthume des Fleurs du mal, « Les Plaintes d'un Icare » offrent un condensé des thèmes …afficher plus de contenu…
Le terme « plaintes » donne au poème une coloration élégiaque qui s'inscrit parfaitement dans l'esprit de la section « Spleen et Idéal » :
Icare évoque l'élévation, les plaintes font écho à sa chute.
Il convient donc de se demander en quoi Icare apparait ici comme un double du poète.
Composé de quatre quatrains, le poème joue sur l'effet de cycle et de répétition : chaque strophe envisage la chute du poète, nouvel Icare. On perçoit cependant une progression descendante et on peut distinguer trois mouvements. Tout d'abord, la première strophe révèle l'opposition entre le monde des hommes et les aspirations vaines du poète. Puis, …afficher plus de contenu…
»
- Le paradoxe veut qu'en faisant face aux yeux de la Beauté, le poète devienne lui-même aveugle (« yeux consumés »), comme si la perfection poétique était à jamais inatteignable.
Rapprochement possible avec le mythe de Sémélé, maitresse de Zeus qui exigea de lui qu'il lui montre son vrai visage : Zeus, la mort dans l'âme, s'exécuta, et la jeune femme brúla, ne supportant pas la vuc des éclairs. Le Beau appartiendrait ainsi au monde divin, et le poète, en voulant à tout prix l'atteindre, ferait preuve d'hubris - c'est-à-dire de démesure - et mériterait donc sa punition.
- L'espace de la création poétique semble être celui du souvenir : par réminiscence, parce