Lettre de gargantua
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Ferdinand de Saussure
Selon Saussure, le signe linguistique unit, « non pas un nom et une chose, mais un concept et une image acoustique»[3]. L'image acoustique (ou sensible) est appelée signifiant : ce n'est pas le son matériel, mais l'empreinte psychique de ce son ; le concept, appelé signifié, contient les traits distinctifs qui caractérisent ce signe par rapport aux traits d'autres signes de la langue. Le signe linguistique se définit donc comme une entité psychique à deux faces : signifiant/ signifié.[4] Par exemple, le mot français arbre est un signe linguistique associant la forme sonore /aʁbʁ/ au concept d'arbre en tant que arbre s'oppose, négativement, à l'intérieur de la langue, aux autres signes.
Saussure distingue quatre caractéristiques du signe linguistique: 1. L'arbitraire du signe : le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire (c'est-à-dire immotivé[5]), car un même concept peut être associé à des images acoustiques différentes selon les langues. [6] 2. Le caractère linéaire du signifiant : « le signifiant, étant de nature auditive, se déroule dans le temps »[7]. Les éléments des signifiants se présentent donc obligatoirement les uns après les autres, selon une succession linéaire : ils forment une chaîne.[8] 3. L'immutabilité synchronique[9] du signe : le signifiant associé à un concept donné s'impose à la communauté linguistique : un locuteur ne peut décider de le modifier arbitrairement.[10] 4. La mutabilité diachronique[9] du signe : les signes linguistiques peuvent néanmoins être modifiés par le temps[11], par l'évolution linguistique (Historique de la phonétique et modification du signifiant, du signifié ou de leur rapport[12]).
Un principe d'étude y est également posé puisque, dans le cadre de l'étude du langage, il est considéré que chaque élément n'est définissable que par ses relations avec les autres, dont l'ensemble forme ainsi un système [13],