lettre a la comtesse de restaud PERE GORIOT
Madame Anastasie de Restaud 324 Avenue des Champs Élysée PARIS
Chère Comtesse de Restaud, Je me permets de vous faire parcourir cette lettre pour vous parler de votre père, pour qui j'ai une grande estime. Je viens d'assister a son enterrement, sur son lit de mort il vous imaginez votre sœur et vous même dansant rayonnante tel un soleil au bal de Madame de Beauséant.
Malheureusement, votre père n'aura pas eu la chance de vous avoir près de lui lors de son dernier souffle, personne pour lui tenir la main. Il n'aura eu autour de lui que des étrangers. Vous devez sûrement être trop occupé à vous faire une place dans la haute société. Ces derniers mois votre père s'est beaucoup affaibli. Je me suis beaucoup occupé de lui. Quand je tapais à la porte il espérait vous voir et vous attendais avec espoir tel un enfant qui attends son cadeau à Noël. Votre père avait pour habitude de s'asseoir sur un banc aux Champs-Elysées guettant votre passage il répétait sans cesse « Oh! Qu'elle doit être belle. Oh! Qu'elle doit être belle. » C'était sans compter sur le fait que vous enverrez une voiture armoriée à son enterrement. Entrer dans le monde de la bourgeoisie votre priorité quitte à perdre votre seule famille. Votre père Dieu ait son âme, se contentait le soir d'un morceau de pain dur et d'une soupe. Il a dû vendre toute son argenterie pour assouvir tous vos désirs. J’espère que vous dormez sur vos deux oreilles sans reports ni regrets.
Dans votre milieu la réussite sociale est un gage de vie accomplir pour ma part en m'installant dans la Capitale j’espère réussir mais ne jamais vous ressembler. Je vous présente mes sincères condoléances.
CORDIALEMENT