Libre echange
Comment communiquer sans les mots avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ?
L’être humain est un être de communication. A sa naissance, les trois piliers de communication sont le regard, la parole et le toucher. Mais ce qui est naturel en communication avec des nouveau-nés, peut complètement disparaître dans l’accompagnement des fins de vie des patients non communicants. o Le regard est le premier canal de communication. Pour un patient, comment vivre quand on n'est pas regardé ? Mais pour un soignant, un accompagnant, comment regarder la mort en face sereinement, l’extrême vieillesse, image de ce que nous serons peut-être ? Avec les patients très atteints, très souffrants, mourants, déments agressifs... la réaction naturelle, simplement humaine, est de ne pas regarder. C’est pour cela qu’il faut “apprendre” à regarder. Qui sait aujourd’hui, parmi les soignants et les accompagnants, que 60 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ne verront plus sur les côtés, mais auront une vision en tunnel ? Savoir cela oblige à modifier notre approche, pour arriver de face, par le pied de lit et non du côté des barrières de lit, à se rapprocher, se mettre à niveau, et surtout nous oblige à prolonger les regards. Si l’on n’a pas réfléchi au regard, appris à regarder, comment regarde t-on ? Naturellement, bien sûr. Et comment regarde t-on naturellement un patient qui nous crache à la figure, qui nous pince, qui hurle, ou qui semble ne plus être là ? Comment regarde t-on naturellement quelqu’un de très lourd, avec qui l’on sait que l’on
aura des difficultés de mobilisation ? Et quelqu'un qui baigne dans ses selles ? Alors, ceux qui ont le plus besoin de nos regards sont les moins regardés... o La parole : L'émetteur (ici le soignant ou le parent), envoie un