Linguistique contrastive
La linguistique contrastive et les interférences
In: Langue française. N°8, 1970. pp. 31-61.
Citer ce document / Cite this document : Debyser Francis. La linguistique contrastive et les interférences. In: Langue française. N°8, 1970. pp. 31-61. doi : 10.3406/lfr.1970.5527 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_1970_num_8_1_5527
Francis Debyser, BELC, Paris.
LA LINGUISTIQUE GONTRASTIVE ET LES INTERFERENCES
Parmi les espoirs placés par les professeurs de langues vivantes, et notamment de français langue étrangère dans le progrès de la description linguistique, l'une des attentes les plus vives a été, à partir des années 50, que l'on parvînt à établir des grammaires comparées d'un nouveau genre, afin de faciliter l'apprentissage de langues étrangères, et, d'une manière générale, le passage d'une langue à l'autre. C'est ainsi qu'est née, dans une perspective d'application, la linguistique contrastive x dont les ambit ions de départ étaient qu'une comparaison « terme à terme, rigoureuse et systématique 2 » de deux langues et surtout de leurs différences struc turales était possible et devait permettre de réaliser des méthodes mieux adaptées aux difficultés spécifiques que rencontre, dans l'étude d'une langue étrangère, une population scolaire d'une langue maternelle donnée. Une série d'ouvrages et d'articles publiés aux États-Unis entre 1945 et 1965, où l'on Tetrouve constamment les noms de Ch. C. Fries, R. Lado 3, R. L. Politzer, Ch. A. Ferguson, R. P. Stockwell et J. B. Carrol, témoigne de l'enthousiasme que suscitèrent les premières études contrastives qui semblaient apporter des solutions nouvelles à ce que l'on considérait alors comme « un des principaux obstacles à l'apprentissage d'une langue étrangère, l'interférence causée par la différence de structures entre la langue maternelle de l'élève et la langue étrangère 4 ». On peut, en 1970, se demander si les résultats ont confirmé ces espoirs.