Marivaux
MARIVAUX
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LA DOUBLE INCONSTANCE
4e explication : Acte I, Scène 6 :« LA TENTATIVE DE LISETTE »
(début à « je n’ai pas choisi ma physionomie »)
Introduction : ce dialogue est caractéristique de l’art de Marivaux : un échange serré à base de reprises verbales, qui noue et dénoue les intentions des protagonistes. On découvrira ici Lisette (aux ordres de Flaminia), arriver avec l’intention de séduire Arlequin, et se voir démonter ou retourner ses arguments par le jeune homme. Celui-ci en effet décèle vite son insincérité et surtout ses préjugés de classe, sur la seule base d’un langage maladroit et chargé de sous-entendus.
Précisons que la scène précédente (I, 5, parfois intégrée à la scène 6 selon les éditions), a pu indisposer Arlequin : Trivelin y invite trop ostensiblement Lisette à « tenir compagnie au Seigneur Arlequin », ce qui lui paraît aussitôt suspect.
1/ Les manœuvres douteuses de Lisette (jusqu’à « non, mais enfin c’est un Prince »).
2/ La riposte d’Arlequin (jusqu’à « à propos de rien »).
3/ l’échec de Lisette ( fin).
1/ La manœuvre douteuse de Lisette
Arlequin, très perspicace, a dès les manigances de Trivelin compris « la manœuvre » de Lisette : son langage populaire traduit cette perspicacité et sa connaissance de la vie (« une éveillée » : une jeune fille délurée ; « affriander » : ouvrir l’appétit, faire envie .On est dans un lexique très trivial). « Néant ! » : autre terme très populaire, marquant le mépris d’Arlequin (équivalent de « Tintin ! »). Sa position dans un coin du théâtre vise à se retirer du monde, par misanthropie, mais aussi pour vérifier si Lisette sera capable d’aller l’y chercher.
Lisette ouvre le dialogue, assez habilement, par des compliments à l’égard de Silvia (elle n’attaque pas directement « sur » Arlequin). Mais Arlequin comprend très vite qu’il s’agit de compliments indirects. Par ailleurs, faire l’éloge de