*Version : Réquiem por un campesino español*, Ramón S*e*nder Messe de requiem Avec tristesse, le curé pensait que quand ces enfants grandissaient, ils s’éloignaient de l’église mais qu’ils recommençaient à s’en approcher avec la vieillesse et la menace de la mort. Dans le cas de Paco, la mort est arrivée bien avant la vieillesse et Mosén Millán repensait à lui dans la sacristie, profondément absorbé pendant qu’il attendait le moment pour commencer la messe. Les cloches sonnaient encore dans le clocher. Tout à coup, l’enfant de chœur dit: -Mosén Millán, Don Valeriano vient d’entrer dans l’église. Le curé continuait avec les yeux fermés et la tête appuyée contre le mur. L’enfant de cœur se rappelait encore de la complainte : …sur le mont Pardina là ils rencontrèrent Paco ; rends-toi, rends-toi à la justice, où ici même nous te tuerons. Mais Don Valeriano apparaissait déjà à la sacristie. « Avec votre permission », a-t-il dit. Habillé comme les messieurs de la ville, mais sur sa veste il avait plus de boutons qu’à l’ordinaire, et une grosse chaine en or avec plusieurs pendeloques attachées qui faisaient du bruit quand il marchait. Don Valeriano avait le front étroit et les yeux fuyants. La moustache tombait sur les côtés, de sorte qu’elle couvrait les commissures de sa bouche. Quand il parlait de donner de l’argent, il utilisait le mot « dépense », qui lui paraissait distingué. En voyant que Mosén Millán gardait les yeux fermés et l’ignorait, il s’assit et dit : -Mosén Millán, dimanche dernier vous avez dit au pupitre qu’il fallait oublier. Ce n’est pas facile d’oublier, mais ici je suis le premier concerné. Le curé approuva avec la tête sans ouvrir les yeux. Don Valeriano, laissant son chapeau sur une chaise, ajouta : -Je la paye, la messe, sauf si vous proposez autre chose. Dites moi ce que ça vaut et nous arrangerons cela. Le curé refusa avec la tête tout en gardant les yeux fermés. Il se rappelait que Don Valeriano fut un de