Milo le chat
Milo regardait par la fenêtre du monastère. Lorenzo, son maître, l’avait trouvé dans la rue mais ne semblait plus s’intéresser à lui le moins du monde. L’estomac de Micio gargouilla. Il sauta du rebord de la fenêtre et vint se frotter aux jambes de Lorenzo. Pas de réaction. Il ronronna bruyamment, mais Lorenzo ne leva même pas les yeux de son travail. Un peu de polenta tomba de la table de l’artiste, et Micio se jeta dessus. Pouah, elle était avariée ! Il la repoussa, écœuré. Lorsque l’élève de Lorenzo arriva pour lui préparer ses couleurs, Micio fit tout pour attirer son attention. Le garçon lui gratta le menton ; _ Voilà, voilà, petit, dit-il, et il commença à lui verser un bol de lait. Mais à cet instant, Lorenzo cria de l’autre pièce : _ Où es-tu, Paolo ? Je t’attends depuis ce matin, j’ai un travail fou ! Le garçon abandonna ce qu’il était en train de faire et disparut pour ne pas revenir. Une heure plus tard, on frappa à la porte. Lorenzo laissa ses croquis pour aller ouvrir.
Milo eut un frisson : dans l’embrasure de la porte se tenaient un homme à la barbe blanche, une femme en robe rouge, et une créature avec des ailes ! _ Bonjour, dit Lorenzo aux étrangers. Entrez et asseyez-vous, je vais vous servir à boire.
Milo fut indigné : Quelque chose à boire ?
Décidément, c’en était trop !
Son maître n’allait tout de même pas s’occuper de ces gens-là avant lui ! Micio le suivit dans la cuisine pour voir cela. Non, il ne rêvait pas ! Et plus grave encore, le monstre ailé s’était installé à SA place !
Milo essaya d’attirer l’attention de la créature en lui donnant un coup de patte. Comme cela resta sans effet, il essaya une petite morsure de rien du tout. _ Aïe ! hurla le monstre. _ Méchant ! gronda Lorenzo, allez, ouste !
Il saisit Milo et le jeta derrière la porte.
Offensé, Milo quitta la maison. A force d’errer dans les rues de Venise, il finit par tomber sur un groupe d’enfants occupés à jouer.
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