Odyssée

1366 mots 6 pages
Le rôle et la place de la nourriture dans l'Odyssée

L'Odyssée d'Homère, rédigée au cours des IXème et VIIIème siècle avant J.C., laisse une grande place à la nourriture, sous quelque espèce qu'elle soit. En effet, les victuailles sont un moyen d'accueillir un étranger, de rendre grâce aux dieux immortels, mais la nourriture revêt aussi un aspect divin, décisif dans le texte fondateur homérique. Aussi, quel est le rôle et la place de la nourriture dans l'Odyssée ? Dans un premier temps, les vivres permettent de satisfaire le désir de faim, mais c'est aussi une marque de respect essentielle envers le visiteur, quel qu'il soit (I). Dans un second temps, la nourriture prend une tournure supérieure : d'une part, elle peut être magiqueet utilisée dans le but de nuire ; d'autre part, elle est divine dans la mesure où les dieux ont leur propre nourriture (II)

I] La nourriture humaine, entre satisfaction des désirs et accueil d'autrui
A) La satisfaction de la faim
Aristote, dans son traité de l'âme, définissait le désir comme « l'appétit de l'agréable ». En effet, la faim fait partie des désirs, mais c'est seulement lorsqu'elle est satisfaite que se distingue l'agréable. De façon récurrente, l'Odyssée met en avant le plaisir de manger, et de déguster des mets savoureux. C'est ainsi qu'au chant I, « [les prétendants] tendirent les mains vers les plats qu'on avait servis. /Lorsqu'on eut apaisé la soif et l'appétit, /les prétendants ne furent plus préoccupés que de danse et de chant » (I, v.149-151). Manger est donc un plaisir de tous les jours auquel les Hommes s'adonnent. Au chant III, de la même manière, se met en place un grand festin lorsque Télémaque arrive à Pylos. Ce festin est aussi l'occasion de sacrifier un bœuf aux dieux : « Lorsqu'ils eurent prié et répandu les orges, /aussitôt, l'ardent fils de Nestor, Thrasymède, /s'avança et frappa » (III, v.447-449). De facto, le sacrifice sanglant de victimes animales est un acte essentiel de la piété chez Homère. Il

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